o felix culpa

1 mai 2007

Et maintenant

Du moins pour l'instant, tout va se passer par ici

27 avril 2007

A l'angle de la rue du presbytère, avant, il y avait une agence d'intérim. Un truc qui trouve des emplois rapides, précaires et pénibles pour des gens sans travail. L'agence d'intérim est partie. Depuis, et cela fait quelques mois, il n'y a plus rien, que des locaux vides, un peu sales, avec du courrier sous la porte.
Jusqu'aux jours où une petite foule a débarqué. Une foule qui n'est pas passée inaperçue dans notre petite ville : cheveux mi-longs, pantalons en lin blanc, lunettes rectangulaires, jean's Gas, Libé sous le bras... Pendant plusieurs heures, ils ont occupé la rue en papotant du programme sociale de Madame Royal tout en surveillant les intérimaires de la susdite agence délocalisée transformer celle-ci en Quartier Général de Campagne Socialiste.

Rien à dire, ça a de la gueule. Mais à moins de 20 mètres de là, dans les locaux d'un ancien journal local qui a fondu les plombs, s'est concomittamment dressé l'alter ego QGesque de Monsieur Sarkosy. Inauguré en grande pompe. Avec députés, conseillers généraux et tout et tout. L'affront ne pouvait être laissé impuni.

C'est ce qui explique que, une semaine après, la petite rue de la permanence P.S. s'est vue bloquée par tout l'effectif de la police municipale. Comme je travaille dans cette rue, ben forcément, j'y suis passé. En tenue de travail... Les regards étaient un peu médusés, c'était assez rigolo.

Et puis je suis allé chercher ma voiture au parking d'à côté. Il était archi désert. Un peu lugubre, comme le soir lorsque tous fuient la ville. Au moment d'entrer dans ma caisse, en face de moi, un homme sort de la sienne.Il me sourit, me salue. Je lui lance : "Bonsoir, vous allez bien ?" C'est ma tactique pour gagner du temps, histoire de mettre un nom et un contexte sur les visages a priori inconnus... C'est dans ma voiture, juste quand Noir Désir se met à brailler que je me rend compte de qui il s'agissait : François Hollande. Devant moi, perdu dans cette ville de province, personne pour l'accueillir...
Elu people intérimaire dans une ancienne agence intérimaire. Condamné à boire un Ricard dans un gobelet en plastoc sur une planche et deux trétaux.
Il m'a fait un peu de peine sur son trottoir, tout seul, Monsieur Hollande.
Après, j'avais comme un remord de pas l'avoir invité à dîner. Même s'il aurait retrouvé une morgue certaine en me virant à coups de pieds au cul bien mérités.

Jamais je n'ai eu aussi peu envie d'être à la place de quelqu'un...

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13 juillet 2005

Etats-Unis : Complications de la fécondation in vitro

ROME, Mardi 12 juillet 2005 (ZENIT.org) – Les complications de la fécondation in vitro font l’objet de cet article de la revue de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org). Après avoir accouché, en 1995, de jumeaux suite à une fécondation in vitro (FIV), une américaine vient de donner naissance, 13 ans après, au troisième enfant conçu le même jour. Ceci est l'aboutissement d'un long parcours. En effet, Debbie et Kent Beasley ont eu le malheur de constater qu'ils avaient fait confiance à un médecin escroc, Ricardo Asch, qui n'hésitait pas à utiliser les ovules ou les embryons d'une femme pour une autre, sans le consentement de la première, ou les envoyer à des laboratoires pour la recherche. C'est ainsi que le couple n'a retrouvé que 8 de ses 12 embryons congelés, les autres ayant été donnés à la recherche. Les parents ont été particulièrement choqués, car ils reconnaissent chaque embryon comme un être humain, et n'approuvent pas la recherche médicale utilisant des embryons.En 1996, Debbie a fait une autre tentative d'implantation, mais elle a fait une allergie au Lupron, un médicament de contrôle de l'ovulation, et a failli en mourir. Il lui fallut 7 ans pour s'en remettre. Jouant de malheur, le couple, changeant de médecin, tombe sur le Dr Steven Latz, qui a fait l'objet d'un scandale lors d'une implantation d'embryons, en se trompant de mère, et n'a prévenu les parents respectifs qu'un an après. Mais le couple a continué à lui faire confiance, malgré tout.Ce n'est qu'en 2004 que Debbie s'est sentie suffisamment forte pour tenter l'aventure de la grossesse une nouvelle fois, malgré l'opposition de son mari, déjà grand-père 6 fois, d'un premier mariage. Sur les 6 embryons restant, 4 ont résisté à la décongélation. Ils ont tous été implantés dans l'utérus de Debbie : "Bienvenue à la maison !" leur aurait-elle dit. Le 4 février dernier une petite fille est née, appelée Laina.

Sources : BioEdge 11/07/2005 - LifeNews 27/07/2005

Living in a so marvellous world...

5 juillet 2005

Compromission

Cinq jours de camp avec les 6° et les 5° de l'aumônerie. J'aide à charger le matériel.

moi : "C'est quoi ce carton marqué CK ?"
elle : "Ben Canoë-Kayak... que veux-tu que ce soit d'autre ?"
moi : "Hem... Calvin Klein ?"
elle (rigolarde) : "Je vois..."

J'aime pas le Canoë, et j'aime pas le Kayak.

29 juin 2005

Mlle T.

Mlle T., en fait, s'appelle Thérèse. C'est une femme assez curieuse, insaisissable. Elle vivait seule avec sa soeur qui l'a quittée, morte d'un cancer il y a quelques années. Tout ce que je sais, c'est qu'elle a un frère au Canada, et un autre plus près, mais qui donne encore moins de nouvelles. Thérèse est seule. Dans sa grande maison, et dans sa tête. Elle est pauvre. Vraiment. Et fière, beaucoup trop. Dans sa maison, elle n'a ni eau, ni électricité : elle va la nuit dans les fontaines publiques pour aller chercher de quoi boire, se laver et faire son ménage. Comme toute demoiselle qui se respecte, Thérèse a cinq chats qui font la loi et qui règnent en despotes dans sa maison.
Moi, Thérèse, je l'aime bien. Elle est douce, sans âge, avec un regard triste qui sourit souvent. J'aime bien quand elle râle aussi, quand elle est persuadée que la mairie, les franc-maçons lui en veulent personnellement. J'ai essayé de lui expliquer, et puis j'ai renoncé : la solitude vous met dans la tête des idées qui deviennent très vite indéracinables.
Mon curé a fait derrière son dos les comptes de ses revenus : environ 200 euros par mois. Il a fallu qu'il lui fasse les gros yeux (façon Sauron de Mordor ou le Bouillon du Petit Nicolas) pour qu'elle accepte de temps en temps de quoi augmenter sa survie. Mais le peu qu'elle a, Thérèse le donne aux pauvres qui savent très bien qu'ils peuvent, en plus d'une aide financière, lui parler et être écoutés. C'est comme pour les chats : Thérèse s'oublie elle-même et recueille.
Sa foi reste un peu enfantine : il lui suffit de savoir que le bon Dieu l'aime bien, que les anges veillent sur elle et que le mal doit être sempiternellement combattu pour lui donner la force de se lever le matin.
Reste parfois son angoisse des "complots" qu'elle voit contre elle, l'Etat, l'Eglise. C'est un peu fatiguant. Alors on zappe volontiers en la laissant parler, s'énerver, villipender.
Il y a un peu plus d'un mois, Thérèse n'avait pas le moral. Son visage accusait les traits creusés de la fatigue.
Un jour, elle s'est enfermé dans son taudis sans vouloir ouvrir à ceux qui frappaient chez elle. Il a fallu que Monsieur le Curé himself se déplace avec pompiers, policiers et médecin pour qu'elle obéisse et se laisse hospitaliser.
Une semaine après, l'histoire se répète.
Cette fois, le Curé est absent.
Mais ni les pompiers, ni les policiers, ni le médecin.
Ils ont fait peur à Thérèse. Elle a cru que le complot avait quelque chose contre elle.
Elle s'est jeté par la fenêtre.
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On a eu peur.
Le médecin de l'hôpital de B. qui l'a vue arriver en hélicoptère est étonné : "c'est un miracle, à part un pied cassé et la colonne vertébrale un peu secouée, elle n'a rien".
Elle n'a rien...
Elle n'a jamais rien eu.
Et c'est peut-être ça le problème.

28 juin 2005

Adjugé(e)

15000 euros, c'est quand même pas donné. Mais vous savez ce que c'est avec les enchères : on donne un prix et paf ! on se fait rafler la mise sous le nez, alors on augmente encore et on finit pas entrer dans une espèce de cercle vicieux. Il nous faut l'objet convoité à tout prix : il y va de l'honneur, du caprice, bref, la bataille est rude.
Aujourd'hui, en plus, on peut tout vendre, et tout acheter sur les sites d'enchères sur Internet. La preuve, c'est grâce à ça que j'ai pu assister au concert de Madonna le 4 septembre dernier. Là encore, la tâche fut rude et le combat épique. Mais à prix d'or, je peux dire maintenant que "j'y étais !"
Mais revenons à mes 15000 euros. On peut trouver ça cher ou pas. A condition bien sûr d'avoir un comparatif : pour une maison, c'est carrément la bonne affaire, pour un billet de concert pour Lorie, c'est un crime contre l'humanité. Là, j'avoue que je sèche un peu...
Ce que c'est qui s'est vendu à ce prix-là ?
Juste une petite fille...
Les parents qui l'avait commandée à la mère porteuse ont annulé la livraison. Il fallait donc essayer de la refourguer rapido. Ce qui fut fait. Pour 15000 euros. Quand on pense au prix qu'il va falloir payer pour la faire grandir, travailler, féconder... J'espère qu'ils ont pris la garantie Or avec échange standart...
Qu'on me permette simplement de ne pas faire partie de ce monde-là.
Berk.

27 juin 2005

Beauf ?

J'avais vraiment pas envie d'y aller.

C'était ce samedi, la journée s'annonçait chargée. Très très chargée.
Et puis, il faut bien se remuer, se convaincre malgré tout que l'on n'est pas le centre du monde, que l'on est là pour servir les autres et que cette journée était importante d'abord pour eux.
Je suis arrivé à la petite église de C. Sur le grand parvis, ils avaient installé une tente pour pouvoir pique-niquer à l'aise, en attendant leur mariage.
Il y avait peu de monde... Beaucoup d'enfants... et une chaleur à crever.
La fiancée avait une jolie robe en mousseline verte, avec un grand chapeau. Ce qui était curieux, c'est qu'elle tranchait vraiment avec les autres invités de la fête : le témoin était habillé en uniforme complet de l'O.M. (après un match !), l'autre témoin n'avait pas pu se réveiller le matin pour cause de murge sévère, et le gamin gambadait partout en se demandant ce qu'il se passait...
Mais le plus drôle était l'état de tous les invités : il m'a fallu toute ma force de persuasion pour les sortir de leur torpeur : ils se faisaient allègrement passer des joins pour passer le temps.
J'ai eu droit à une blague salace du père de la mariée.
La mère du marié n'était pas là...
Eux, ils avaient préparé leur mariage avec tout leur coeur, sérieusement.
Eux, ils veulent s'en sortir en construisant un foyer tel qu'ils ne l'ont vu qu'à la télé.
Eux, ils étaient émus et un peu bêtes lorsqu'ils se sont donnés l'un à l'autre pour toute leur vie.
Derrière, l'assemblée roupillait tranquillement.
Ils partent avec un sacré handicap. Ce qui force le respect que j'ai pour eux.
Pour le meilleur et pour le pire.
Ainsi soit-il !