o felix culpa

26 juin 2005

Le feu de la Saint-Jean

Feux de la Saint Jean, samedi soir, à S., tout petit bled que je dessers. Il y a moins de monde que l'année dernière et chacun s'interroge sur le pourquoi d'un tel absentéisme.

Ah ben moi, je la connais la raison : l'année dernière, trois heures de queue à attendre d'hypothétiques et immondes moules-frites sous des trombes d'eaux en compagnie de joyeux drilles imbibés de pastis... Ca vous vaccine des feux de la Saint-Jean pour des années tout ça...
Sauf que moi, j'y suis pour le taf.
Donc, faut patienter de claques sur l'épaule en sourires curieux et certainement un peu moqueurs.
Je me retrouve à une table avec l'abbé P. qui vient de perdre une grande amie religieuse qui aura vraiment marqué le village tout entier. On doit préparer la Messe du lendemain en sa mémoire. Il est triste et je le fais parler d'elle, de sa vie à lui, de sa guerre en Algérie.
D'anecdotes en petites histoires, la soirée s'avance et nous conduit au bord d'un feu immense. Accordéon et chants à faire convulser n'importe quel clubber parisien font une ambiance sonore un peu hors d'âge. Le feu éclaire beaucoup. La chaleur, déjà insupportable, augmente de quelques degrés. Personne ne le voit, mais l'abbé, à côté de moi, profite de ce temps de distraction et de diversion pour soupirer et verser quelques larmes : c'est moi qui tiendrai dans ce cas le goupillon pour bénir le feu de la Saint-Jean.
On installe la sono, on me tend un micro sans fil. J'ai l'impression d'interrompre une fête avec des mots qui restent vides pour la plupart des assistants. Ils attendent, en bons fils de la campagne, que le curé ait fait son boulot, pour reprendre leur descente raide de vieille prune et leur farandole autour du feu.
J'arrose le brasier gigantesque de quelques gouttes dérisoires d'eau bénite. Je raccompagne l'abbé P. qui semble un peu perdu. Je suis fatigué de ma journée qui a commencé des heures plus tôt et je décide de m'éclipser.
Un jeune homme s'avance vers moi.
Il me dit que c'est curieux d'être prêtre à mon âge.
Je lui réponds qu'au contraire, c'est assez hype.
Il me demande si les fiancailles dans l'Eglise existent toujours.
Bien sûr qu'elles existent.
Mais plus beaucoup.
Il me dit qu'il aimerait se fiancer.
Je le félicite et je lui dis qu'il faut qu'on prépare tout ça.
Il est ravi et me présente... son fiancé.
O mora, o tempores.
On a discuté plus d'une heure.
Leur provoc a deux balles est tombée à l'eau.
Mais derrière, il y a plein de choses passionnantes chez ces deux garçons.
Je les appelle aujourd'hui. On verra.
Ainsi soit-il !

3 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

:o)

lundi, 27 juin, 2005  
Blogger Felix Culpa a dit...

étienne > ah ben tu trouves ça drôle :oD

mardi, 28 juin, 2005  
Anonymous Anonyme a dit...

Non, je trouve ça très mignon ces "p'tits" jeunes qui voulaient faire de la provoc et qui, finalement, ont eu une belle discussion...

mardi, 28 juin, 2005  

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