o felix culpa

27 avril 2007

A l'angle de la rue du presbytère, avant, il y avait une agence d'intérim. Un truc qui trouve des emplois rapides, précaires et pénibles pour des gens sans travail. L'agence d'intérim est partie. Depuis, et cela fait quelques mois, il n'y a plus rien, que des locaux vides, un peu sales, avec du courrier sous la porte.
Jusqu'aux jours où une petite foule a débarqué. Une foule qui n'est pas passée inaperçue dans notre petite ville : cheveux mi-longs, pantalons en lin blanc, lunettes rectangulaires, jean's Gas, Libé sous le bras... Pendant plusieurs heures, ils ont occupé la rue en papotant du programme sociale de Madame Royal tout en surveillant les intérimaires de la susdite agence délocalisée transformer celle-ci en Quartier Général de Campagne Socialiste.

Rien à dire, ça a de la gueule. Mais à moins de 20 mètres de là, dans les locaux d'un ancien journal local qui a fondu les plombs, s'est concomittamment dressé l'alter ego QGesque de Monsieur Sarkosy. Inauguré en grande pompe. Avec députés, conseillers généraux et tout et tout. L'affront ne pouvait être laissé impuni.

C'est ce qui explique que, une semaine après, la petite rue de la permanence P.S. s'est vue bloquée par tout l'effectif de la police municipale. Comme je travaille dans cette rue, ben forcément, j'y suis passé. En tenue de travail... Les regards étaient un peu médusés, c'était assez rigolo.

Et puis je suis allé chercher ma voiture au parking d'à côté. Il était archi désert. Un peu lugubre, comme le soir lorsque tous fuient la ville. Au moment d'entrer dans ma caisse, en face de moi, un homme sort de la sienne.Il me sourit, me salue. Je lui lance : "Bonsoir, vous allez bien ?" C'est ma tactique pour gagner du temps, histoire de mettre un nom et un contexte sur les visages a priori inconnus... C'est dans ma voiture, juste quand Noir Désir se met à brailler que je me rend compte de qui il s'agissait : François Hollande. Devant moi, perdu dans cette ville de province, personne pour l'accueillir...
Elu people intérimaire dans une ancienne agence intérimaire. Condamné à boire un Ricard dans un gobelet en plastoc sur une planche et deux trétaux.
Il m'a fait un peu de peine sur son trottoir, tout seul, Monsieur Hollande.
Après, j'avais comme un remord de pas l'avoir invité à dîner. Même s'il aurait retrouvé une morgue certaine en me virant à coups de pieds au cul bien mérités.

Jamais je n'ai eu aussi peu envie d'être à la place de quelqu'un...

Libellés : , , ,

1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Tu portes un pull par cette chaleur? Quant à ce col romain, tu devrais faire comme mes potes dominicains et jésuites: le mettre seulement pour ne pas avoir à faire la queue.

vendredi, 27 avril, 2007  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil